lunes, 31 de marzo de 2014

Le Treg (version française)

Bon, premier de tout, tous les erreurs et coups de pied au dictionnaire de l’honorable langue française sont la faute de Marie et Élodie, qui m’ont encouragé à écrire ce récit en français. Vous êtes bienvenus de leur expédier vos réclamations ;-)
L’histoire de Le Treg commence pour moi un jour de Juillet, après avoir conduit pendant 8 heures
depuis Val d’Isère (où j’avais couru l’Ice Trail Tarentaise) jusqu’à chez moi, à Lleida, dans la Catalogne. Je suis en train de garer la voiture quand j’aperçois un « flyer » sur la siège d’arrière (on appelle siège aux chaises de la voiture ?... peu importe… :-p). « Le Treg, 10-18 Février, Courir là où le temps s’est arrêté »… Je fais pas trop d’attention, ma poche n’est pas dans ses meilleures conditions… Tout de suite une idée prend forme dans ma tête. Il y a quelque temps qu’avec un copain on parle d’organiser une collecte de matériel pour profiter l’infinité de T-shirts, cadeaux de l’infinité de courses qui existent actuellement avec le boom de la course à pied à la Catalogne et qui s’accumulent dans les armoires. Moi-même j’ai plus de cinquante… Pourquoi ne pas organiser un projet de collecte de T-shirts et chaussures, créer une initiative intéressante et essayer de trouver financement dans quelque institution publique ou privée ?
La Diputació de Lleida est… comment on peut dire… une espèce de gouvernement à niveau de province (département on dirait en France). J’ai entendu de projets sportifs qui ont été financés par la Diputació et c’est à eux à qui je me dirige premièrement. La réponse est très positif est c’est comme ça que le Projet Le Treg est né.

La collecte commence dans un magasin de trail de Lleida, Ultra Lleida, où j’ai des bons amis. Après, plus de monde s’ajoute au projet et l’aide et la diffusion sont vraiment impressionnants. D’autres points de collecte à Barcelone, Gironne, Cornellà, Navàs, Esterri d’Aneu (différents endroits de la Catalogne) collaborent aussi au projet jusqu’à réunir une bonne quantité de matériel. Une fois tout compacté et l’espace profité jusqu’à la perfection, on a des bons deux mètres cubiques. Le 27 janvier j’amène tout ce matériel à Marseille et le laisse en stockage, prêt à être transporté au Tchad (finalement, il a été transporté dans l’avion du 24 février est sera distribué au lycée de Faya-Largeau par Pointe Afrique).

Le vessant sportif du projet commence un soir de lundi, un pluvieux soir de lundi, en voyageant en voiture vers Marseille avec Sylvain, un autre concurrent de cette première édition de Le Treg (…mmm, je crois que tous les potentiels lecteurs de cette chronique en version française vous formez part du groupe, du coup probablement il y a pas besoin de présentations ;-) ). On arrive à l’aéroport de Marignane où on se rencontre avec les autres membres de l’expédition. L’avion part à 4h du matin, ce que veut dire qu’on ne va pas dormir trop… pas très bonne façon de se préparer pour la course mais il y pas d’alternative, c’est le seul avion qui vole à l’Ennedi en toute la semaine. Après 5 heures de vol arrivent les typiques formalités, pas trop agiles, avec les officiels de la douane de l’aéroport. Au même temps on commence à s’habituer la météo différente du Tchad. Après quelques semaines sous la couche de nuages lyonnaise, j’avais vraiment envie d’un peu de soleil (mais seulement un peu…).
Une fois que l’estampe (suis pas sur si c’est ça le mot, mais j’ai la flemme, désolé… :-p) est déjà au passeport, on se prépare pour le voyage vers l’endroit de la course. L’équipe au 4x4 est formée par Sylvain, Marco, Magali et moi. 11 heures de voyage dans pas la meilleure des voitures. Mes genoux pliés ne sont pas très contents et j’essaye de trouver quelques centimètres pour atténuer un peu le doleur. Finalement on arrive, au milieu de la nuit, au petit village qui a été construit pour l’occasion. Je partage la tente avec Fréderic et Gérard.
Mercredi est une journée plus calme. Le matin, après un petit footing avec Marco pour bouger un peu les jambes après le voyage dur de hier, je me promène par le campement pour découvrir la tâche fantastique qu’a fait l’organisation pour considérer tous les détails. La reste de la journée on la dédie au control de matériel, à faire un cours accéléré de GPS et à se relâcher tout en pensant en ce que nous va arriver demain. J’ai envie déjà de commencer, pas plus attendre et découvrir toutes ces merveilles qu’on peut deviner depuis ici.
Finalement la nuit arrive. Je dors pas très bien, je me réveille souvent et une fois que j’ai trouvé le sommeil tout suit j’entends des cris dehors. C’est le ministre de tourisme et de l’artisanat (c’était quelque chose comme ça, un nomme longue que j’ai pas retenu…) et diverses celebrities tchadiennes qui sont venues, pour voir si c’est vrai qu’il y a une vingtaine de fous qui sont ici pour courir pendant une journée ou deux sans aucun chameau comme prix. Après un petit déjeuner où j’essaye d’introduire au corps aussi de calories que possible, on assiste impatients aux discours pertinents. Le moment arrive, on va tous vers le départ. Je suis pas nerveux, tout au contraire, content de pouvoir commencer. On se fait des photos et se désire bon courage pour les prochaines heures. C’est 7 heures du matin. Tout est prêt. Le ministre tire. On y va !!

Depart – PC1 :
Je pars avec l’appareil photo à la main, en essayant de faire une vidéo (avec un résultat lamentable…). Encore au premier kilomètre j’entends des cries derrière moi. Quelqu’un a perdu une lampe frontale bleue. C’est probablement la mienne… Mais quand je retourne pour la récupérer je vois que ce n’est pas la mienne. Je regagne positions tout en cherchant le propriétaire de la lampe mais sans succès. Anyway… je vais l’amener au PC1 et là ils verront qu’est-ce qu’il faut faire.
Les premiers kilomètres sont à travers d’une petite forêt aux alentours du campement. Marco est parti très vite et bientôt il est une centaine de mètres devant nous. Je trottine avec Sylvain en commentant ce que nous attend. De peu en peu j’incrémente ma vitesse et je m’approche à Marco. Après trois kilomètres on sort de la forêt et commence une montée rocheuse. Le terrain m’est favorable et j’arrive à la hauteur de Marco et prends la première position tout en arrivant à un petit col. La vue de l’autre côté est incroyable (il va me manquer synonymes de jolie… je vous le dit déjà…). J’arrête quelques moments pour faire une photo et on continue avec Marco en montant à droite. Le terrain est encore rocheux. Il faut faire attention mais c’est solide (ce qui nous va manquer après). On arrive à
un haut plateau qu’on traverse par un petit sentier avec un paysage impressionnant à droite. Je regarde arrière et je note que la distance avec Marco augmente doucement. Ça me fait un peu peur d’aller tout seul avec autant de kilomètres devant moi mais je me sens bien, l’ambiance est magnifique et tout est positif, du coup je décide de suivre à mon rythme. Après une petite descente je trouve un groupe de chamois (ou quelque chose comme ça) qui courent un peu plus rapide que moi. Aussi quelques ânes avec un visage sympa aux quelles je tire une autre photo. Dans cette dynamique agréable j’arrive au Labyrinthe d’Oyo, une curieuse formation rocheuse avant la quelle il y a Jean-Philippe, Magali et un fourni groupe de chauffeurs et d’autres visiteurs locales. Après le labyrinthe m’attend une première montée sableuse et moue que je suis encore en conditions de monter dignement en faisant possibles quelque photos sympas. Je traverse un autre morceau plain où je peux voire Marco un peu plus loin et après une petite descente technique j’arrive au premier point d’eau (km18). Marie me demande comment ça va et combien j’ai bu avec une vois accueillante mais sérieuse et professionnelle ;-). Pour l’instant ça va, et la tête est dans sa place, donc j’ai suivi religieusement (on dit ça en espagnol…) la consigne de 1 litre chaque 10 kilomètres, même si j’avais pas vraiment envie. Je charge mes bouteilles et continue.

En ce point le terrain change un peu, et deviens de plus en plus sableux. Après les premiers kilomètres de seuil plus familier pour moi, j’entre dans un territoire plus inconnu. Je traverse de petites vallées entre falaises rocheuses. De temps en temps quelque petite cabane apparait comme un champignon, mais ses habitants bien sont cachés bien pas trop intéressés, devant ces mecs habillés d’une façon bizarre et un sac avec des bouteilles comme des antennes de radio. Après 3 heures de course, la tête commence à entrer dans la monotonie. Comme d’habitude, quelques chansons viennent à s’installer dans la tête. Les hits de la journée sont Hey Brother (elle a sonné tout la semaine dernière dans la radio, ça pouvait pas être d’autre façon…) et Ça ira (je peux pas imaginer une chanson plus « acrocheable »). Au même temps, je commence à réfléchir sur les questions les plus diverses et surréalistes. En suivant me facette d’ingénieur et chercheur, j’essaye d’étudier quel type d’excrément génère une mélange plus solide avec le sable (et est donc plus approprié pour mettre le pied et bien tractionner…). Finalement ce sont les agneaux qui gagnent. La température n’arrête de monter est environ le kilomètre 30 j’arrive à une dune qui je monte pas avec la même agilité qu’il y a 15 kilomètres, mais je réussis à arriver au PC1 (km36) avec l’air content et positif. Je mange mon premier mini-sandwich de chorizo et on essaye de faire quelques photos artistiques tout en vidant mes chaussures de quelques kilos de sable. Après une dizaine de minutes je pars. C’est le prochain morceau qui, avec la chaleur et la distance parcourue, me fait peur…


PC1 – PC2
Une petite surprise m’attend au départ du point de control. Un mec avec son chameau m’accompagne, j’imagine pour me montrer le parcours. On échange quelques mots (« Ça va ?... Ça va, un peu fatigué, déjà… ») mais l’énergie et le niveau de français ne fais pas possible un débat hiper-intéressant. C’est midi et la chaleur est suffocante. J’arrive à une dune qui j’essaye d’éviter par le côté droite mais le track du GPS monte clairement à gauche. Ooook, on monte alors… Le terrain bien mou fait que j’arrête de courir et je marche pendant la montée. Au sommet je trottine de nouveau mais une autre montée me fait marcher une autre fois. Je note que les forces et la tête sont loin de l’état d’il y a dix kilomètres. Le mec du chameau annonce que sa mission est finie et me
laisse aux mains d’un nouveau guide. Avec lui, un autre problème arrive. Dans une bifurcation de deux vallées le track indique à gauche mais lui il me fait un signe vers la droite. Je lui suive mais j’ai l’impression qu’on va 200 mètres à droite du parcours. Heureusement on le récupère un peu plus loin. La même chose arrive quelques minutes plus tard, et là je décide de suivre le GPS, tout ignorant les indications du « guide », qui finit par me suivre résigné. Un troisième mec avec un troisième chameau prend le relai et encore une fois un désaccord avec le GPS arrive. Je signale dans la direction « correcte » mais il insiste. Inutile d’essayer de lui faire comprendre que même si je viens de l’autre côté du monde je sais où est que je dois aller parce que j’ai le parcours dans la montre. Le mec fait ça avec sa meilleure intention mais il est presque fâché avec mon insistance. J’ai pas des forces pour discuter, je lui suive. Toute cette tension de pas savoir si on est sur la bonne route ou pas a pas aidé à améliorer mon état physique et psychique. S’il en aviez pas assez tout de suite le mec me crie est fait un signe vers l’arrière. « C’est quoi maintenant ? On est allé par tu as dit ! ». Il insiste, se signale la tête et arrière, la tête et arrière… Merde, son chapeau est tombé… Je retourne quelques mètres pour le récupérer, lui donne et je continue avec mon pas triste. J’arrête pas de boire mais ma bouche est toujours sèche est j’ai des crampes par tout. J’attends qu’en quelque moment quelqu’un va arriver par derrière. Mon rythme est de plus en plus lent, toujours en marchant.
Finalement mon compagnon passe le relai et c’est un garçon de 15 ans environ qui vienne à m’accompagner. Bientôt j’ai du mal à suivre ses pas. Ma tête tourne et je marche d’une façon de plus en plus lourde. Mon moral est par terre. Je suis pas encore arrivé au premier tiers de la course et je suis bien fini. Même si je suis encore à la première position je vois pas la façon de finir. Un mélange de sensations m’envahisse. Premièrement honte… j’ai l’impression d’avoir sous-estimé cette course. « 178kms, oui mais ils sont plans… what the f… »… j’imagine les commentaires après un éventuel abandon… « mais tu allais où aussi vite ? Tu savais pas qu’est que c’est une course au désert ? ». Non, c’est évident que je le savais pas. Je pense aussi à tout ce qu’a représenté pour moi le « Proyecto Le Treg », la collecte de matériel, les conférences de diffusion, l’infinité de messages sur Facebook… Je pense aussi au projet « 7 Ultras – 7 Continents » du quel Le Treg représente la première étage. Un abandon au 50ème kilomètre de la première course signifie un fracas total. Les 7’s se apparaissent dans ma tête avec un visage burlesque. Enfin, j’imagine aussi mes parents et tous les amis qui doivent être en train de suivre la course par internet, tous les messages de courage sur Facebook et Whatsapp…
C’est là que j’ai un moment de tête calme et je me dis : « OK, comme ça on va aucune endroit. On va s’oublier de la course et l’objectif est de faire les 8kms qui restent jusqu’au PC2. Là je mange, je dors tu ce qui j’aie besoin et je essaye de retrouver des forces et de la moral pour finir la course, même si c’est en ‘mode trekking’ ». Une vision terrifiante vient à me réveiller de tout cet orage de réflexions. Une montée sableuse et très… mais très, très raide, apparait devant moi. « Merde ! C’est par là ? ». La trace de pieds et le track du GPS ne laissent aucune possibilité de doute. Après quelques pas de montée je m’arrête, les mains aux cuisses, en essayant de retrouver l’haleine. Le garçon me regarde et m’indique un sentier alternatif à droite avec une pente un peu moins forte. Je fais quelques pas plus mais je m’arrête de nouveau. Une nausée arrive, suivie de l’inévitable. Toute la nourriture que j’avais pris d’une façon aussi disciplinée pendant toute la course, sort dans un ordre inversement chronologique. Même quelque choses de hier… (Ici j’aimerais bien mettre une expression espagnole qui dit « Éramos pocos y parió la abuela », qui se traduit par quelque chose comment « On était pas nombreux et la grand-mère a accouché » et qui veut dire que si j’avais pas assez de problèmes, voilà une autre…).
Parfait ! Je suis déshydraté, j’ai de crampes par tout du a la manque de sels, et maintenant j’ai rien dans l’estomac. J’enlève la tête et le garçon me regarde avec une expression sérieuse et préoccupée, tout en disant « non » avec la tête. « Quelle raison tu as !... ». Il doit pas comprendre rien du tout qu’est que je fais là. Il me montre le chemin en marchant à mon côté. Heureusement après qu’on vomisse on a 15-20 minutes de ‘bonus track’ pendant les quelles on se trouve mieux et la moral monte, je sais pas exactement pourquoi. Je décide d’essayer de profiter ce temps avant l’hécatombe postérieure. On finit la montée et on arrive dans un plateau où je récupère la respiration. Je remerciais au garçon (je suis hiper-desolé de pas savoir son prenom…) par son aide et j’essaye d’établir quelque conversation, mais si mon français est pas top, le sien est inexistant. Même de recours presque infaillibles comme « Barça ? » ou « Messi ? » ne donnent aucun résultat. Il reste toujours la mimique, est comme ça il m’indique que « Alogba », que j’imagine que c’est le point de control, c’est au fond et a droit, comme les toilettes… Très bien, il ne reste que descendre et 3 ou 4 kilomètres de plan. Mais la descente est par une dune du sable complètement mou. Lui il descende très bien avec ses chaussures de piscine mais moi quand j’arrive en bas j’ai une tonne de sable dans chaque chaussure. Il faut les enlever, je peux pas aller comme ça. Je cherche une branche pour me tenir pendant que je monte la jambe… Une mega-crampe arrive… Je crois que le mollet va devenir mon cuadriceps, le cuadriceps mon estomac et l’estomac va sortir par la bouche et courir vers un meilleur propriétaire… La douleur me fait tourner la tête et je tombe par terre tout en essayant de contrôler la crampe. De quelque façon que je souviens pas je communique au garçon qu’il faut tirer de la pointe du pied vers moi. Ça va mieux… Finalement c’est lui qui m’enlève les chaussures et les vide du sable et de cram-cram (j’avais pas encore parlé du cram-cram ?... Bien je crois que presque tous ceux qui soyez en train de lire ça en avez eu marre du cram-cram… j’en trouve encore dans mon appartement…). Remettre les chaussures est pas plus simple, mais je peux pas faire grand-chose plus que me laisser faire pendant que le garçon opère avec une attention exceptionnelle. Dernière pas, me mettre debout, aussi impossible sans son aide. Je sais pas comment lui remercier. J’aurais pas réussi… impossible. Vraiment touché par cet épisode je suive ses pas. On trouve un de ses copains et on continue tous les trois. Mon ‘bonus track’ est presque fini et j’ai du mal à suivre leur pas (heureusement que le terrain et plan et assez solide maintenant). Finalement on arrive à 400 mètres du PC2 et là ils se dévient pour aller chez eux (j’imagine…). Je prends la main du garçon et essaye de lui transmettre mon remerciement. Inutile de dire comment de précieuse a été son aide dans ces moments de difficulté.

Déjà tout seul, je monte quelques mètres vers le magnifique arc d’Alogba, au pied du quelle se trouve le désiré PC2. Deux minutes avant je retrouve Laurent, qui me demande comment ça va. « Mal » et toute la réponse que je peux lui donner. Tout le monde qui est là applaudisse mon arrivée, mais je crois que mon visage parle par si seul et bientôt ils perçoivent que la situation est pas ‘super’. J’arrive et je me laisse tomber sur le matelas. Heureusement Isabelle est là, avec toute son expérience de les avoir vues de tous les couleurs (ça c’est direct de l’espagnol aussi, on dit ça en français ?...). J’essaye de lui expliquer tous mes problèmes et lui dit que je vais rester là pas mal de temps pour essayer de récupérer et voir s'il y a quelque futur pour moi dans la course. Elle me donne une pastille pour les crampes et me demande si j’ai de la nourriture lyophilisée. Non, je l’ai jamais utilisée et j’aime pas faire des essayes dans les courses. Par contre je prends un autre petit sandwich de chorizo et je le mange doucement. Il me fait du bien. Elle me dit aussi que je dois me changer de chaussettes. Je lui réponds que je n’en ai pas. Elle se fâche, et elle a raison. Je sais pas pourquoi je les ai pas pris, même si j’aime pas trop changer de chaussettes si tout va bien avec les pieds (et je crois que c’est la seule chose qui va bien). Pendant la conversation les crampes continuent. C’est comme si j’avais le cœur au mollet, qui vibre régulièrement. De temps en temps la crampe arrive et un trou énorme se forme, ce qui représente un joli objectif pour la camera de Philippe. Finalement je finis mon sandwich et je m’allonge sous la couverture. Avec toutes les crampes j’arrive pas à dormir, mais au même temps que la lumière s’éteint et la température diminue, je perçois comme quelque force commence à revenir à mon corps.
... Félicitations! Tu es déjà arrivé à la moitié du texte. C'est moment pour une petite pause-toilette et un gel énergétique... Par contre, si tu es trop fatigué de lire des conneries tu peux laisser le récit pour demain ou l'année prochaine... :-)

PC2 – PC3 :
30 minutes après je me réveille soudainement. Je sens la tête fraiche et plus positif qu’il y a une heure, quand je suis arrivé. Je demande et personne n’est arrivé, fait qui m’encourage encore plus. Je me lève et je remercie tout le monde pour l’aide indispensable que j’ai reçue. Je pars juste au moment auquel Marco arrive. Je traverse l’impressionnante Arche d’Alogba, déjà sombre, et je tourne à gauche en légère montée. Je marche, mais je marche vite et agile. La montée fini et j’entre dans une énorme plaine où le track marque une longue ligne droite. J’éteins la frontale et je marche à la lumière de la lune tout en jouissant de l’ambiance magique que génèrent les petites feux allumés par les habitants locaux. Même si je me trouve mieux, je me propose de pas aller trop vite et essayer de retrouver mes sensations en tenant une marche rapide mais sans courir.
Après le morceau plain il arrive une petite montée où je note avec satisfaction que la récupération suive son cours. La descente postérieure m’amène à une zone de terrain rocheux qui m’oblige à allumer la frontale. Un nouveau visitant arrive : le point de côté (traduction courtoisie de François, j’espère que ce soit ça que je voulais dire…). Le change de montée à descente à altéré ma respiration et ce nouveau problème est arrivé. J’essaye de respirer fond et de presser mon abdomen pour le contrôler mais ça coupe un peu la dynamique positive que j’avais trouvée. Quand même, ça dure pas plus de deux kilomètres et je suive ma marche à travers d’une nuit calme, en laissant une jolie chaine de promontoires rocheux sur ma gauche.
Le terrain depuis le PC2, a été assez plus solide qu’antérieurement, fait qui a aidé à ma récupération, mais 5 kilomètres avant d’arriver au PC3, je retrouve quelques secteurs de sable mou. Un petit contrôle de pas casse la monotonie nocturne. « Como vas ? » C’est mon ami franco-mexicain ( J ) qui était aussi au PC2. « Mejor, mejor » je réponds… « Tio, estabas bien jodido antes… ». Effectivement, j’étais vraiment “jodido” avant…
Heureusement la situation est assez mieux et je suis arrivé déjà à l’équateur de la course. Le parcours tourne légèrement à gauche, passe à côté de l’Arche Lyre (dommage que j’ai mal à le voire pendant la nuit) et se met dans une étroite vallée sableuse. Mon passage gêne le repos d’un troupeau de vaches qui commencent à courir tout remplissant l’ambiance d’une poussière pas très agréable. Finalement le GPS m’annonce l’arrivée au point de control, où je trouve Gérard et Céline (si la mémoire me trompe pas…) bien endormis. Je les réveille et demande un petit thé pour accompagner mon mini-sandwich de saucisson.
Je m’assois tranquillement sur le matelas et on discute un peu de comment s’est passée la course, de l’évolution de mon état physique et psychique… Le son du walkie-talkie vient à casser mon repos : le deuxième coureur est arrivé au control de pas à quatre kilomètres du PC3. C’est Fabrice. Ça veut dire qu’il vient de moins à plus (traduction directe de l’espagnol…). Même si ça va mieux qu’il y a 30 kilomètres pour moi, on ne pourrait pas dire que mon état soit top… Bufff, ça a l’aire qu’il va être difficile de soutenir la première position. Avec un peu de stress je me lève, remercie l’aide de Gérard et Céline et reprends ma route.

PC3 – PC4 :
Le premier morceau après le PC3 est commun à celle par où je suis arrivé. Je marche vite pour essayer de pas trouver Fabrice (je suis sincère ;-) ), ce qui serait un coup morale négatif pour moi et positif pour lui. Nops… j’entends des pas dans la nuit et je vois Fabrice quelques mètres à droite, tout en marchant à très bon rythme avec les bâtons. On se salue brièvement et je me demande si je n’aurais fait mieux aussi d’amener mes bâtons pour ce type de terrain. Bon, maintenant il y a rien à faire… Avec un peu plus de stress je commence à trottiner pour essayer de trouver un rythme plus haut.
Heureusement le nouveau terrain semble être plus solide et ça favorise mon allure. Le GPS marque une longue ligne droite de 6 kilomètres et je me propose de laisser l’esprit en blanc (encore une fois, traduction directe…) et continuer avec mon trot sans regarder la montre. Dans cette température agréable je réussis à faire comme ça, 10 kilomètres sans rien marcher. Satisfait avec ma marche mais avec un nouveau point de fatigue je pacte avec moi-même de faire chaque morceau du GPS, moitié en trottinant, moitié en marchant. Mon esprit chercheur revient et je m’amuse à calculer la vitesse moyenne pendant chaque morceau. Le résultat est d’environ 8 km/h en trottinant et 7km/h en marchant, que je trouve assez satisfaisant. Les dernières 7-8 kilomètres le terrain est un peu plus mou et je décide de continuer en marchant, même si je réussis à soutenir un rythme assez digne. À l’horizon je vois un cylindre rocheux qui a l’aire d’être le PC4. Une légère pente descendante m’aide à incrémenter la vitesse et, satisfait avec mon rythme depuis le PC3 je décide de me donner un petit prix de 20 minutes de sommeil, qui vont probablement m’aider à la fin de la course.
L’arrivée au PC4 est un peu accidentée car je ne vois pas quelques bois jetées par terre et je tombe, sans trop de reflexes pour l’éviter après 123 kilomètres de course. Je suive le protocole de mon mini-sandwich et le verre de thé et je demande aux contrôleurs (désolé, entre la nuit et le temps passé je me rappelle pas de qui y avait là…) de me réveiller dans 20 minutes. Je m’allonge entre d’autres coureurs qui ont abandonné et qui dorment à côté. Le sommeil me fait vraiment du bien.

PC4 – PC5 :
Je me réveille 20 minutes après avec l’esprit plus frais et la bonne nouvelle pour moi que Fabrice n’est pas encore arrivé. Je pars avec les forces renouvelées par ces minutes de repos. C’est dans ce point que je commence à voir vraiment la possibilité de gagner la course si je réussis à soutenir mon rythme. Pendant la première montée j’ai besoin de l’imperméable. C’est 4h30 du mat et il fait assez froid. Ça va pas être pour longtemps car moins d’une heure après, avec les premières lumières de la journée, la température commence à remonter doucement.
Au PC4 j’ai demandé par les caractéristiques du terrain qui reste. La réponse a été plutôt
négative… plus de sable mou. Effectivement, 5 ou 6 kilomètres après je trouve une « jolie » dune que je dois monter et descendre et qui me laisse avec les chaussures pleines de sable. Je m’arrête pour les vider, et je mis mon pied par terre. Très bien, très habile… les chaussettes pleines de cram-cram… J’enlève quelques uns mais je pourrais y rester tout la journée… Je continue, tout essayant de bouger les doigts du pied de telle façon que les épines soient aux côtés.
Le terrain alterne montées et descentes où courir deviens de plus en plus difficile et aussi quelques petites vallées entre belles falaises. Derrière moi le soleil commence à monter et à jeter ses rayons sur moi avec un angle de plus en plus défavorable. L’imperméable est dans mon sac depuis déjà longtemps et la température monte et annonce une nouvelle dure journée. Heureusement, après les deux morceaux antérieurs de 30 kilomètres chaque un, les 18 bornes entre PC4 et PC5 passent plus vite. Trois kilomètres avant du point de control, le GPS invite à aller à gauche, en franche montée vers une énorme dune de sable totalement mou. J’essaye de rester en bas avec l’espoir que derrière le prochain coin de la vallée je puisse retrouver la ligne droite du GPS, mais il y a pas de la chance. Il faut vraiment monter à gauche. C’est vraiment pénible, même si j’essaye de faire des virages pour minimiser la pente. Au sommet je peux voir déjà les banderoles du point de control. Je cours maladroitement en cette direction, en légère descente en flanquement. Avec l’haleine un peu récupéré j’arrive au point de control (km 141), où je trouve Marie et Magali.
Dernière mini-sandwich de chorizo pour moi, un autre verre de thé et (en suivant les recommandations de Marie ;-) ) plus d’eau dans les bouteilles et le « camel », car la chaleur commence à redoubler. « Tu as pas l’aire trop fatigué » dit Marie… bon, en espagnol on dit que la procession va par dedans… C’est vrai que je me sens assez active mentalement, surtout parce que je commence à être inquiet pour la chaleur qui va arriver. Il reste encore 36 kilomètres et je vais pas arriver avant de 13 heures. Le souvenir du calvaire d’hier est bien présent dans ma tête. Je remercie l’aide et les encouragements et je pars pour essayer de minimiser le temps à passer pendant les heures les plus chaudes de la journée.

PC5 – PC6 :
Je pars avec le bon rythme que donnent ces moments de « break » au point de control, mais une mauvaise surprise arrive bientôt. Je charge le « track » du parcours jusqu’au PC6 et il commence avec une « belle » ligne droite de… 8,5kms !! Bufff, ça va être dur… Je monte une première cote et derrière apparait une énorme plaine qu’il faut traverser. Au fond il y a une autre chaine montagneuse où on doit arriver. Je jets un dernier regard arrière et je ne vois pas aucun mouvement au PC5.
Je descends et commence à traverser la plaine en soutenant une lutte psychologique pour pas regarder le GPS pour ne pas voir l’avance des kilomètres au ralenti. D’ailleurs, quelqu’un a tourné une autre fois la montre de sable de mes énergies, qui s’écoulent doucement mais sans arrête sous un soleil et une température qui ne cessent de monter. Le morceau de 8,5 kilomètres m’amène à un autre de cinq, qui a l’aire de finir dans une brèche que je peux voir dans la chaine montagneuse qui est devant moi. J’essaye de marcher (je cours pas depuis le PC5) sur le sable rouge qui semble plus solide que le blanc.
Finalement j’arrive à la fin de la plaine et sous l’ombre des falaises et en sentant la proximité du
point de control je trouve les forces pour trottiner un peu. Une voiture de l’organisation arrive et j’entends les cris d’encouragement. Je salue d’une façon fatigué avec la main mais les forces sont déjà très justes. Un kilomètre avant du point de control je prends mon énième gorgée d’eau et je sens les boules qui montent par le tube. « Merde ! ». L’eau est finie… Heureusement il ne reste que 800 mètres pour le PC mais quand même, bientôt je commence à sentir la bouche totalement sèche. Plus de monde apparait devant moi, visages connues de tous ces jours, qui m’encouragent à arriver au ravitaillement. Finalement je vois l’Arche de l’Éléphant et les banderoles. Jean-Philippe est là et m’indique qu’il faut aller derrière de l’Arche et retourner vers le PC. Bon, ça va pas être question de 100 mètres plus.
Il y a vraiment beaucoup de monde. D’autres coureurs qui ont abandonné par plusieurs motifs, les chauffeurs, accompagnants, habitants locaux… Il ne reste aucun sandwich dans mon sac. Je prends seulement quelques raisins secs que je trouve dans ma poche et un autre verre de thé. Encore une fois je vide mes chaussures de sable et deux garçons viennent et s’offrent à enlever les cram-cram qu’il y a partout. C’est vraiment gentil. Je me sens même un peu trop tenu ;-p. Je demande comment ça va par derrière et Magali me dis que Fabrice et parti une heure plus tard que moi du PC5 mais qu’il courrait. Si il court jusqu’à ici il va récupérer pas mal de temps car mon rythme a pas été fort du tout.
J’attends pas plus. J’ai pas de forces mais un fois qu’on est ici il faut faire ce que soit possible pour tout donner. Je pars entre cris d’encouragement. Marco m’anime à courir un petit peu. On va voir qu’est qu’on peut faire…

PC6 – Arrivée :
Le trot ne dure pas beaucoup. Le parcours suive plusieurs vallées qui tournent à gauche et droite, toujours avec pas mal de sable mou et plantes de cram-cram. Les premières deux ou trois kilomètres passent assez vite mais après je retourne à mon jeu psychologique avec le GPS, essayant de pas regarder la distance qui reste et essayant de marcher aussi vite que possible. Je regarde arrière de temps en temps. Je crains qu’en quelque moment la voiture de l’organisation va arriver et ça voudra dire que Fabrice est arrivé au PC6 et il est proche.
À dix kilomètres de l’arrivée je me trouve devant une dune à la quelle m’amène sans doute le GPS. Le parcours tourne à gauche par un terrain mou qui me remplisse une autre fois les chaussures de sable. De peu en peu une vallée en franche montée apparait de l’autre côté. La trace du GPS conduit vers la part supérieure, où il me semble voir une autre dune de sable mou. Je marche de plus en plus doucement. Ma compétitivité est partie, ou plutôt n’est plus une compétitivité envers les autres mais une compétitivité envers moi, simplement pour essayer de finir. Si Fabrice arrive je vais pas être en conditions d’avoir aucune réponse. Par contre je regarde timidement arrière et je ne vois arriver personne. La montée suive sans finir jamais et je m’approche à la section de sable mou. Les pires prévisions se confirment et le terrain est vraiment instable et il devient de plus en plus raide et en conséquence, mon rythme de plus en plus lent. Je regarde amont avec désespoir. Je commence à douter si je serai vraiment capable d’arriver au sommet. C’est midi et la chaleur et terrible. Mon image doit être comme celle des alpinistes qui arrivent au sommet de l’Everest. Je essaye de décrire quelques virages pour adoucir la pente et finalement, sais pas comment, j’arrive au sommet. De l’autre côté apparaisse une vaste plaine et à l’autre extrême le bois et la montagne du campement.
Avec telle fatigue je sens pas même de la joie. Peut être un peu de soulagement… Je marche vers la descente tout en avançant avec l’aire ivre. Je laisse travailler la force de la gravité pour avancer quelques cinq-cents mètres « gratuits » jusqu’au fond de la vallée et j’arrive finalement à la grande plaine. Je regarde le GPS, qui marque un légère virage a gauche et une dernière ligne droite de 5,5kms jusqu’à l’arrivée. Je vais y arriver…
Je cache le compte à rebours (c’est ça ?) de la distance au GPS et je marche en essayant de penser en d’autres choses. J’imagine que je suis en train de marcher tranquillement au boulot. Je regarde les arbres, compte les pas, observe les montagnes de l’horizon… Rien ne marche trop bien… Bientôt mes sensations retournent au soleil, la chaleur et le doleur de pieds à cause du sable que j’ai dans les chaussures. Après une infinité de temps je regarde la montre et il reste encore quatre kilomètres… Bufff, c’est pas possible ! La falaise qu’indique la position du campement semble être pas loin mais les kilomètres n’avancent pas. Quelques infinités plus tard j’arrive à la forêt et je perds définitivement les références. Au moins ici il y a un peu d’ombre sauf quand il faut traverser les nombreuses rivières de sable mou. Deux kilomètres, plus d’arbres, plus de sable, et personne… 1,5kms…1,4kms…1,3kms…1,2kms… 1,1kms… Finalement le désiré 999 apparait au GPS. Je continue à regarder arrière. Je me sens comme ce cycliste qui après toute l’étape échappés sont chassés au dernière kilomètre par le peloton. Mais personne n’arrive et la distance à l’arrivée, même si doucement, ne cesse de descendre. 800, 700, 600, 500 mètres… mais je vois pas l’arrivée !! La montre marque 400mètres, et il semble que la forêt finisse devant moi. Entre les dernières arbres je vois les désirées banderoles de l’arrivée…Bufff, je pensais que ce moment n’arriverait jamais !
Je me dirige vers là à travers de la plaine sableuse que je connais bien. Je tourne 360 degrés, je regarde les montagnes, les falaises, les formes invraisemblables… et finalement les visages de tout le monde qui attend à l’arrivée. Je commence à apprécier les sourires, à entendre les cris. Je prends mon appareil photo et filme une petite vidéo avec mes dernières sensations, un mélange de joie, soulagement et satisfaction pour l’objectif accompli. Le super-sympa Alexis, de l’office de tourisme, s’approche, prends ma main et la lève en signal de victoire. On entre tous les deux entre les applaudissements de tout le monde, qui encadrent ces moments de climax joyeux qui nous rappellent pourquoi on se met dans ces aventures.
Une fois j’ai assimilé que j’ai pas plus de pas à faire, pas plus de sable à enlever de mes chaussures, pas plus de rayons du soleil à supporter sur ma tête, je me trouve dans un ambiance, bizarre pour moi, avec plusieurs caméras, microphones et appareils-photos. Je ne me rappelle pas des questions. Seulement de que avec un français encore moins fluide que d’habitude j’essaye de raconter comment a été la course pour moi. Le soleil, la chaleur, les crampes, la crise avant le PC2, l’aide du garçon tchadien et d’Isabelle… Avec l’haleine un peu plus récupéré et un peu moins d’honte je continue par remercier l’organisation, remercier mon partenaire, le Departement de Lleida, mes amis, mes parents et tout le monde qui doit avoir suivi la course par Internet. Je parle, je parle et je parle… finalement je lui ai trouvé le gout au truc mais avec la vitesse de mon discours ça prend pas mal de temps et du coup je décide d’arrêter pour pas endormir le public. Des moments vraiment très sympas.
L’heure suivante je suis encore sur un nuage, discutant avec tout le monde, remerciant les félicitations et en attendant l’arrivée de Fabrice qui, même si il a aussi trouvé la course dure, apparait avec l’aire assez plus énergique que moi. Just après, la fatigue accumulée tombe sur moi, je m’allonge sur un matelas et après trois seconds j’entre dans un sommeil profond. Après le diner il y a Rudolf qui arrive, et pendant la nuit, entre une fatigue qui me laisse pas trop bien dormir, j’entends les applaudissements qui annoncent l’arrivée de Jean-Noël, Christian et Élodie. Pendant le petit déjeuner c’est Didier, Frédéric et Luc qui vont arriver, tous avec l’aire fatigué mais heureuses de cet expérience.
Les deux jours après la course on profite pour découvrir quelques merveilles de la région. Des très intéressantes peintures rupestres pour un amateur mais passionné de la préhistoire comme moi, surtout s’il y a quelqu’un comme Koki qui te les explique. Une promenade samedi après-midi entre des formes rocheuses invraisemblables et restes de la guerre des années 80. Et une jolie excursion dimanche matin dans un endroit aussi magique comme la Güelta d’Archei qui justifie vraiment la phrase de « courir où le temps s’est arrêté ». L’après-midi il y a la cérémonie de prix, très émouvante. Le trophée et une réplique de l’Arche Lyre (que selon la balance de l’aéroport pesait 12 kilos…) que j’ai mal à enlever sur ma tête sans qu’elle tombe. Après la cérémonie la musique commence et avec les jambes un peu moins fatiguées j’essaye d’apprendre les pas de dance pour pouvoir y participer. Des moments et sensations très touchantes que je ne vais pas plus décrire ici pour ne pas prolonger éternellement ce récit.  


L’ultra en voiture de lundi se passe assez bien, au debout en discutant avec Sylvain sur de marques d’atletisme pour voir qui est le plus malade, jusqu’on décide d’arrêter pour solidarité avec Frédéric et Yann, nos compagnons de voyage. On récupère la discussion le soir, cette fois avec Marie, qui partage notre maladie, pour commenter le nouveau record du monde de Lavillenie. Une conversation intéressante, comme celle de mardi matin avec Henri, où je découvre un incroyable bagage de voyages et expériences par tous les coins du monde, juste avant de prendre l’avion pour retourner à Marseille.

…Onze pages de Word… c’est pas mal, eh ? Ma profe de français serait contente, au moins de la quantité, sais pas si de la qualité…
Ne vous inquiétez pas, j’arrête ! Seulement ce dernier paragraphe pour remercier une autre fois tout le travail, l’assistance et les moyens mis en place par l’organisation de la course pour que cette première édition ait été, à mon avis, un grand succès. Ce n’était pas un travail facile à faire, dans un endroit avec les difficultés logistiques et d’accès propres de l’Ennedi. J’espère que le bon retour des présents dans cette première édition fera que la course devient de plus en plus grande pour les années suivantes. Ces remerciements et félicitations sont aussi extensibles à toute l’équipe médicale, à Pointe Afrique et à tous les habitants de l’Ennedi qui ont aidé au bon développement de la course. Finalement, merci à tout le reste de coureurs et a tout le groupe en général, pour avoir créé cette atmosphère très accueillante.

Bonne chance et courage à tous et toutes avec vos objectives et rêves. Le premier pas est de les avoir. Parce que comme Kilian dit : « si nous ne rêvons pas, nous sommes morts »

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